L'agroforesterie : l'arbre, véritable allié des cultures
Qui n'a jamais rêvé de voir apparaitre par sa fenêtre des arbres au milieu des cultures ? Transformant un paysage terne et dégradé, en terre boisée accueillant la biodiversité. Cette pratique très ancienne qui consiste à associer arbres et cultures sur une même parcelle a été oubliée avec le temps.
Aujourd'hui elle porte un nom : l'agroforesterie, peu à peu elle bénéficie d'un renouveau d'intérêt au regard des bénéfices qu'elle apportent. Avec elle, les arbres reprennent vie dans les cultures et nous ouvrent au champs des possibles. Alors, découvrons tous ses bienfaits pour une transition en douceur vers une agriculture durable, qui pourra répondre aux défis environnementaux de demain.
L'agroforesterie au fil du temps :
Cette technique qui consiste à planter des arbres dans les cultures et les pâturages est aujourd’hui redécouverte sous le nom d'Agroforesterie, terme tiré du mot anglais " Agroforestery " apparue dans les années 1970.
Pour autant, cette pratique est connue depuis l'antiquité. Les grecs profitaient de l'espace entre les vignes et les oliviers afin d'y planter des légumineuses et du blé.
En France jusqu'à l'essor de l'agriculture mécanisée en 1960, l'arbre était un marqueur fort des paysages ruraux. Les arbres faisaient partie intégrante du paysage et nous apportaient tous leurs bienfaits : des fruits, du bois et du fourrage.
L'arbre, longtemps considéré comme un allié, a été écarté des paysages ruraux. Celui-ci serait un concurrent aux cultures.
En ce sens, la politique agricole commune (PAC) a longtemps incitée les agriculteurs à arracher leurs haies et arbres champêtres en considérant qu'une parcelle agricole ne devait être dédiée qu'à une seule production.
Cette politique a heureusement évolué aujourd'hui pour redonner à l'arbre sa juste place. Des mesures en faveur de l'agroforesterie apparaissent dans les législations française et européenne.
L'agroforesterie : Porteuse de vie
L'agroforesterie favorise la biodiversité, elle apporte de nouvelles niches écologiques et des habitats pour les oiseaux, les insectes, les mammifères et les microorganismes.
Grâce à leur présence, le milieu va s'autoréguler et l'utilisation de produits phytosanitaires ne sera plus essentielle.
En effet, ceux-ci profitant de ces nouveaux habitats, ils feront d'excellents auxiliaires de culture. Ils ont la capacité de réguler les organismes vivants qui, par leur mode de vie et leur alimentation nuisent aux cultures. Prenons comme exemple, les rapaces qui consomment certains rongeurs, ou plus connu encore les coccinelles qui prédatent les pucerons.
Ce service écosystémique rendu par les auxiliaires de culture permet de réduire l'utilisation d'intrants chimique sur les cultures, favorisant un modèle agricole plus durable, respectueux du sol, de l'eau et donc du climat.
De plus, ce sont des alliés précieux pour la pollinisation. Ils apportent du pollen en se nourrissant du nectar des fleurs. Puis en allant butiner une autre fleur, ils y déposent du pollen. C'est de cette manière que la fleur pollinisée se métamorphosera en fruit ou légume. Etant donné que plus de 90 % des fleurs ont besoin des insectes pour se reproduire. Il est évident qu'ils sont indispensables à notre survie et celle de nombreuses autres espèces.
L'agroforesterie, un microclimat protecteur du sol et de l'eau
La présence d'arbres adultes créée un microclimat sur la parcelle, ce qui peut atténuer les extrêmes climatiques. Ils jouent le rôle de brise-vent et de parasol. Les arbres apportent une protection contre les chaleurs et diminuent la vitesse du vent sur une distance de 10 à 15 fois leur hauteur. Mais ce n'est pas tout, l'implantation des haies stockent le carbone, limitent l'érosion du sol et participent à l'enrichir grâce à la décomposition des feuilles mortes.
Grâce à eux, l'évapotranspiration sera réduite et les ressources en eau économisée.
En plus d'être bénéfique pour les cultures, l'eau et le sol, l'ombrage apporté par les arbres, est une aubaine pour les animaux en pâturage. En cas de forte chaleur, de vent, ou d'intempéries ils pourront s'y abriter.
Ces actions des arbres représentent un atout majeur pour un sol fertile et pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
En conclusion, l'agroforesterie est la clé de demain, cette technique axée sur le vivant est un équilibre harmonieux de vie. Résiliente, elle s'inspire des écosystèmes naturels afin de produire consciemment. Durable, l'agroforesterie sur le long terme est bénéfique contre le changement climatique. Bienveillante, celle-ci prend en considération toutes les dimensions, qu’elles soient économiques, sociétales ou environnementales. À mon avis, l'agroforesterie devrait être un enjeu d'ordre mondial, qui répond aux besoins de la vie où devrais-je dire de la survie. Car oui, c’est de ça dont il s’agit.
Bibliographie, pour en savoir plus :
- Livre : vivre avec la terre
- https://paysages.ille-et-vilaine.fr/article/les-evolutions-des-paysages-ruraux-trop-peu-representees
- https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-35258-rnhc.pdf
- https://www.gerbeaud.com/jardin/decouverte/agroforesterie,1843.html
- https://www.lesjardinsdupuyrajoux.com/agroforesterie-principe-avantage
- https://www.actes-sud.fr/vivre-avec-la-terre
