La vie des animaux en hiver : stratégies de survie
La saison hivernale est une étape importante pour les animaux. Le froid intense les amène à adopter différentes stratégies pour survivre. Comment la faune parvient-elle à affronter les rigueurs de l'hiver ? Nous allons vous faire découvrir les stratégies et mécanismes fascinants et surprenants développés par les espèces pour survivre à cette saison.
Les animaux déploient diverses stratégies de survie, reposant sur des états de léthargie et des migrations vers des régions plus clémentes, des adaptations physiologiques ou encore des changements comportementaux. Ces réponses au froid témoignent de la capacité remarquable de la faune à s'ajuster aux caprices de l'hiver.
Les états léthargiques ou migratoires
On peut distinguer l'hibernation, l'hivernation, et la migration.
Tout d'abord, la stratégie de l'hibernation consiste pour certains animaux à entrer dans un état de torpeur, de sommeil profond, qui peut durer plusieurs semaines voire plusieurs mois.
Le métabolisme ralentit drastiquement, permettant une économie d'énergie essentielle. Ce mode de vie réduit également les risques associés à la quête de nourriture dans des conditions extrêmes.
Il existe trois stades :
La préparation, durant laquelle l’animal fait ses réserves en graisse pour se nourrir, tout en cherchant un abri sûr et isolé.
L’hibernation, durant laquelle l’animal abaisse sa température corporelle, son rythme cardiaque et sa respiration.
La fin, au printemps, où l’animal sort peu à peu pour retrouver une activité normale.
Durant cette période, les réveils sont peu fréquents : seulement pour faire ses besoins ou changer de position.
Exemples d'animaux hibernants : marmotte, hérisson, grenouille, crapaud, chauve-souris...
Ensuite, certains animaux optent pour l’hivernation. Contrairement à l’hibernation, l’hivernation consiste à être plongé dans un état de somnolence, mais en restant actif. L’animal peut continuer à s’alimenter (mise en place de “garde-manger” non loin de la tanière) et sortir de son habitat. Son activité est réduite, mais il reste éveillé.
Exemples d'animaux hivernants : ours brun, blaireau, castor...

Enfin, le processus migratoire est également une stratégie adoptée par plusieurs animaux, dans le but de rechercher des conditions de vie plus favorables, lorsque l’hiver se fait sentir sur leurs lieux actuels. Le but est également, pour certaines espèces, de partir pour trouver une alimentation plus riche ailleurs ou des conditions plus favorables à la reproduction.
Si cette stratégie est principalement associée aux oiseaux, comme les bernaches et les oies, d'autres espèces telles que certains poissons, insectes, et mammifères marins empruntent également cette voie. Poissons migrateurs comme le saumon et l'anguille, ou mammifères marins tels que la baleine grise, font de longs trajets pour atteindre des eaux plus chaudes et riches en nourriture. Le papillon monarque est un autre exemple fascinant d'insecte migrateur parcourant de grandes distances.
Cependant, la migration n’est pas sans risques. Les animaux migrateurs doivent faire face à des défis majeurs qui peuvent les mettre en péril : conditions météorologiques, manque de nourriture, menace des prédateurs…
Exemples d'animaux migrateurs : oiseaux (bernaches, oies...), saumon, anguille, baleine grise, papillon monarque...

L’adaptation physiologique
L’accumulation de graisse est une stratégie adaptative très répandue chez les animaux pour faire face au froid hivernal. En effet, la graisse étant une source d’énergie concentrée, elle leur permet d’acquérir une réserve énergétique dans laquelle ils peuvent puiser pour produire une source de chaleur et pallier au manque provisoire de nourriture. C’est aussi un excellent isolant thermique qui forme une couche protectrice autour de l’animal, pour réduire les pertes de chaleur.
Comment la graisse peut-elle s’accumuler ? Lorsque la nourriture ingérée est abondante, l’organisme stocke l’excès en calories sous forme de graisse dans des cellules appelées adipocytes. La graisse, dans ce cas-là, est appelée tissu adipeux brun. Elle contient beaucoup de mitochondries et de vascularisations pour libérer de l’énergie sous forme de chaleur.
Les inconvénients ? L’accumulation de graisse entraîne un ralentissement dans les mouvements et une plus forte vulnérabilité.
Exemples d’animaux qui accumulent des graisses : renard polaire, manchot, phoque, ours polaire, baleine bleue...
Le changement de pelage ou plumage est une autre adaptation mise en oeuvre par de nombreux animaux pour faire face aux rigueurs de l’hiver.
Différents types de changements peuvent se remarquer : une modification de la couleur du pelage/plumage, un épaississement du pelage, un sous-poil plus fourni ou des plumes plus structurées.
Le changement de couleur, chez certains animaux durant l’hiver, leur permet d’adopter une stratégie de camouflage en ayant une couleur similaire à celle de leur environnement (le renard polaire passe d’une couleur rousse à blanche pour se camoufler dans les paysages enneigés et survivre jusqu’à -45°C).
Un épaississement du pelage ou un sous-poil plus fourni, permet une meilleure isolation thermique, aidant l’animal à conserver sa chaleur corporelle. Certains oiseaux optent pour des plumes plus duveteuses pour améliorer l’isolation.
Exemples d’animaux qui changent de couleur : renard polaire/arctique, lièvre variable, hermine...
Exemples d’animaux qui ont un pelage/plumage qui s’épaissit : ours polaire, manchot empereur...

L'adaptation de la circulation sanguine est un mécanisme complexe et fascinant qui permet à de nombreux animaux de survivre dans des environnements extrêmes. La circulation sanguine joue un rôle crucial dans la thermorégulation. En modifiant le flux sanguin dans certaines parties du corps, les animaux peuvent limiter les pertes de chaleur et ainsi maintenir une température corporelle stable.
En hiver principalement, les animaux utilisent la vasoconstriction de leurs vaisseaux sanguins ou, notamment chez les oiseaux, un système d’échange de chaleur à contre-courant pour limiter les pertes de chaleur.
Certains poissons fabriquent des protéines antigel pour garder la fluidité de leur sang, lorsque la température de l’eau avoisine les 0°C.
Exemples d’animaux qui adaptent leur circulation sanguine : oiseaux comme le manchot empereur, certains poissons ou mammifères marins, quelques mammifères terrestres...
La modification du comportement
Pour survivre à la disette hivernale, certains animaux choisissent la réserve de nourriture avant d’affronter les mois les plus rudes. Ces réserves leur permettent de survivre lorsque la nourriture devient de plus en plus compliquée à trouver.
Le stockage se fait dans des cachettes individuelles (sol, cavités...) ou dans des greniers collectifs. Ces animaux ont une excellente mémoire spatiale pour pouvoir retrouver leurs réserves en hiver. Ce comportement permet d’acquérir une certaine sécurité alimentaire, mais des pertes dues à la concurrence peuvent être fatales.
Exemples d’animaux qui font des réserves de nourriture : écureuil, vison, taupe, renard, fourmi, abeille...

Pour finir, le regroupement est une autre stratégie de survie pour faire face au froid. La chaleur collective favorise l’augmentation de la température corporelle et la réduction des dépenses énergétiques.
La force du groupe permet également de mieux repérer et se défendre contre les prédateurs, mais aussi de s’alimenter plus facilement.
Le regroupement le plus connu est celui des manchots, qui forment la “tortue”, avec les individus les plus vulnérables au centre, pour mieux se protéger contre toutes agressions extérieures.
Exemples d’animaux qui se regroupent : manchot, abeille, bourdon, chauve-souris...

Pour conclure, les animaux ont développé une incroyable diversité de stratégies pour faire face aux rigueurs de l'hiver. De l'hibernation à la migration, en passant par l'adaptation de leur pelage et de leur comportement, ils réussissent à s’adapter aux conditions changeantes de leur environnement. Ces adaptations leur permettent de survivre, de se reproduire et de perpétuer leur espèce.
Sources
https://www.mnhn.fr/fr/quelle-difference-entre-l-hivernation-et-l-hibernation
https://lemagdesanimaux.ouest-france.fr/dossier-1131-animaux-sauvages-survivre-froid.html
https://lemagdesanimaux.ouest-france.fr/dossier-1809-animaux-qui-font-stocks-nourriture-hiver.html
https://lemagdesanimaux.ouest-france.fr/dossier-1131-animaux-sauvages-survivre-froid.html
https://biogance.com/conseil/animaux-en-hiver-comment-sadaptent-ils/